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— Nous sommes en temps de guerre, j’ai commis plus qu’une imprudence, ces gens-là seront sans pitié. Laissez-moi faire tout seul ; aussitôt qu’ils seront à deux pas de nous, faites volte-face tous les trois à la fois et sauvez-vous ; mon cheval vous retrouvera bien.

— Mais c’est insensé, voulut dire Stenson.

— Je le veux, laissez-moi faire tout seul, c’est mieux.

Ils baissèrent la tête.

Hands up ! cria encore une fois un officier qui arrivait accompagné de six soldats.

Dolbret leva les mains en l’air et quand les soldats furent près de lui, il leur montra les morceaux de kaki. L’officier les prit avec rage en disant :

— Sale Boer, tu vas nous le payer.

— Allez ! dit Dolbret, en même temps.

À cet ordre, Stenson et Wigelius éperonnèrent leur chevaux jusqu’au sang et partirent d’un train furibond, précédés de Zéméhul.

La surprise empêcha les soldats de s’apercevoir à temps de cette manœuvre. Quand ils s’en rendirent compte, il était trop tard ; venus sans armes, ils ne pouvaient plus rien faire contre les fugitifs. Du reste la reddition de Dolbret parut les satisfaire, et croyant avoir affaire à des Boers, ils n’osèrent pas s’exposer à leur feu. Épaulant leurs carabines, Stenson et Wigelius avaient fait mine de tirer, et ce geste avait produit l’effet attendu.

— Ah ! c’est ainsi que vous traitez des gentilshommes, vous autres, reprit l’officier en poussant Dolbret devant lui. Vous voulez tous faire vos