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Zéméhul les avait devancés pour la vingtième fois et, comme précédemment, faisait entendre son cri de chouette. Ils n’y faisaient pas attention, quand tout à coup le Zoulou revint vers eux et sauta à bas de son cheval en disant :

— Ponda, ponda, soldiers ! — ce qui veut dire : Descendez, descendez, il y a des soldats.

Son bras était étendu dans la direction d’un kopje dont la base était cachée par des arbustes.

Dolbret commanda : En avant ! allons voir ça.

Toute la troupe reprit sa course et grimpa sur le kopje signalé par Zéméhul. Au loin, à peut-être un demi-mille, on apercevait une dizaine de tentes blanches. Ce devait être un camp d’éclaireurs qui se reposaient après avoir accompli leur besogne.

— Ne crains rien dit Dolbret au guide, il n’y pas de danger pour nous.

Ils reprirent leur marche et dans un quart d’heure ils furent arrivés. Tout était tranquille, il n’y avait même pas de sentinelle. Stenson arrêta son cheval.

— Que faites-vous ? lui demanda Dolbret.

— J’ai une idée ; si nous allions parler à ces gens là. Il n’y a pas de danger pour nous nous ne sommes ni Boers ni Anglais.

— Et pourquoi leur parler ?

Wigelius, pendant ce temps, s’était approché d’une des tentes et revenait. Il dit tout bas :

— Ils dorment tous, les tuniques et les pantalons sont suspendus dehors.

— Ils les font sécher, je suppose.

— Probablement. En effet, il a dû pleuvoir récemment ici, le sable est humide encore.

Mais sont-ils couchés tout nus sur le sol ?