Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 234 —

— Oui, apprenez-la par cœur, il vaut mieux. Quand Ascot se sera aperçu qu’il n’a en sa possession que la prescription d’Aresberg, il ne se découragera pas. Je le connais : Ascot est un homme d’énergie, un homme intelligent et plein de flair. Il va vous guetter autour d’Halscopje ; il va essayer de vous tuer pour s’emparer de la carte. Il est donc plus prudent de ne pas la porter sur vous.

— Je comprends, j’avais déjà pensé à cette éventualité. Je prends la carte et demain je la remettrai en place ; nous la saurons par cœur, tous les trois.

— Non, vous ne la remettrez pas en place, vous la détruirez.

— Il sera fait comme vous l’ordonnez.

— Maintenant, vous pouvez partir, je suis fatigué. Venez me voir tous les jours, jusqu’à ce que je meure. Ça ne durera pas longtemps. Non, dans huit jours, peut-être moins, tout cela sera fini… Alors…

Mortimer s’arrêta et ferma les yeux. Il reprit :

— Alors, vous partirez pour Halscopje, et… vous la ferez heureuse, n’est-ce pas ?

Dolbret sentait sas yeux se mouiller. Il se mit à genoux, prit la main de Mortimer et la retint longtemps dans la sienne.

Le jour venait de finir, tout d’un coup, sans crépuscule. Pierre se retrouva avec ses amis au « Bussaco », petite chapelle enfouie sous les palmiers, près de la grille, sur le seuil de laquelle ils allaient s’asseoir tous les jours, pour causer.

— Eh ! bien ? demanda Wigelius, en le voyant