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Wigelius, vous repartirez avec moi, nous irons en Finlande, chasser. Vous demeurerez en mon château de Borga, moi à Helsingfors, et j’irai vous faire visite. Vous ferez du commerce pour vous amuser, vous exploiterez mes forêts de sapin, vous ferez une concurrence effrénée à votre propre pays, sur les marchés de pulpe. N’est-ce pas que ce sera original et amusant ?

Et le temps passait. Les domestiques envoyés à Berthe étaient revenus en disant que mademoiselle Mortimer avait déclaré qu’elle ne partirait de Durban que sur le conseil de Pierre Dolbret. Cette nouvelle avait fait disparaître tous les soupçons qui auraient pu subsister dans l’esprit de Walter Mortimer.

Un jour, vers le commencement de février, Dolbret fut mandé de la part du maître de Cedofeita. Il pénétra doucement dans la chambre du malade. Sur l’oreiller blanc reposait une tête où il ne semblait ne plus y avoir de vivant que les yeux.

Mortimer faisait des efforts pour parler, mais ses lèvres remuaient sans proférer un son. Pierre le haussa un peu sur l’oreiller. Il parut s’en trouver mieux et dit, presque tout bas :

— Berthe m’a écrit, elle me demande ce que je fais de vous.

Pierre rougit.

— Elle me dit de vous demander le papier qu’elle vous a remis sur le paquebot. L’avez-vous ?

— Le voici.

Il l’approcha des yeux du malade qui y lut :

« Le 2 décembre 99, à bord du « City of Lisbon ».