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— Oui, de Berthe elle-même.

— C’est impossible.

— Tenez, fit Lady McStainer en lui tendant la lettre remise par Natsé, voyez plutôt.

— Madame, dit Dolbret après avoir examiné la feuille de papier, c’est exactement l’écriture de mademoiselle Berthe, mais ce ne peut être elle qui ait écrit cette lettre.

— Et comment pouvez-vous le dire ?

— Celui qui l’a apportée ne s’appelle pas Aram Busbay ; il n’y a pas un de ceux qui sont sortis d’ici tantôt qui porte ce nom. Nous les connaissons parfaitement, ce sont des imposteurs. Maintenant, outre la lettre de Miss Berthe, j’ai une autre preuve de ma tonne foi.

— Et laquelle ?

— Un mot de passe.

— Un mot de passe ?

— Oui, madame, un mot de passe, un mot portugais, que je ne comprends pas, mais que je me rappelle très bien. Mademoiselle Berthe m’a dit : Si l’on doutait de votre identité, de votre bonne foi, dites à mon oncle que vous avez un mot de passe qu’il me donnait lorsque j’étais enfant, et vous serez bien reçu.

— Alors dites le mot de passe, monsieur.

— Cedofeita !

— Cedofeita, répéta la vieille dame avec un accent amer, Cedofeita ! Oui, si Berthe vous a dit ce mot, si elle vous a parlé de notre pauvre Catherine, c’est que vous êtes digne de sa confiance.

Elle se tut un instant, et reprit :

— Allons, allons voir mon pauvre Walter.

Et la petite caravane se mit en marche.