— Mais comment diable, dit Polson, avez-vous pu recueillir tant de renseignements sur ces gens-là.
— J’ai fait la cour à Berthe, la belle Berthe.
— En effet, vous étiez le rival de Horner.
— Mais où est-il Horner ?
— Nous n’en savons rien.
— Il ne m’a pas dit où il allait, dit Bilman, mais je m’en doute bien. Cet imbécile de Horner est suspendu, lui aussi, aux jupes de Berthe Mortimer. Il aime à poser pour les dames, il fait des yeux, il roucoule, il tourne des phrases, il s’attife comme une demoiselle ; tenez, je vous parie qu’il était au comble du bonheur d’être habillé en évêque. Horner ne vaut pas cinq sous contre une femme.
— Vous, dit Polson, vous expliquez tout par votre rage contre les femmes ; vous posez au « woman hater » des romans de famille.
Ascot les interrompit :
— Allez, Natsé, allez, le temps presse.
— Il fallait ensuite m’introduire ici. Rien de plus facile. Je connaissais l’histoire de Mortimer un peu et celle de la vieille folle, la tante de Mortimer ; alors je me présente à Lady Cecilia, Cornelia MacStainer — c’est le nom de la vieille — avec une lettre de recommandation de Miss Berthe Mortimer,
— Et on vous a cru ?
— Oui. Cependant, il y a une chose qui m’intrigue. La lettre disait, ou plutôt je disais dans la lettre écrite par Miss Mortimer, que le porteur gagnait sa vie à accorder les pianos et que l’on ferait plaisir en l’encourageant. En lisant cela, la