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— Je dis « mis en correspondance » ; c’est une façon de dire. Vous savez que le miroir de Miss Mortimer m’a parlé, il y a quinze jours.

— Oui, en effet.

— Il m’a révélé les secrets de la jolie fille, il m’a fait voir qu’elle avait copié la lettre du Dr Aresberg pour son amoureux. En même temps, j’ai appris non seulement à lire son écriture, mais encore à l’imiter. Donc, avant de partir de Durban, j’avais préparé une lettre adressée à John Walter Mortimer et qui se lisait comme ceci : « Mon cher oncle, je débarque à Durban aujourd’hui. Pour des raisons que je vous donnerai plus tard, il n’est pas prudent que je continue jusqu’à Lourenço-Marquès par le bateau. Il serait même dangereux pour moi de m’y rendre en chemin de fer. Envoyez quelqu’un me chercher ; envoyez-moi votre bon vieux Verez et Catherine. Vous comprendrez, à mon retour, la raison de toutes ces précautions. J’ai hâte de vous embrasser.

Berthe Mortimer. »

— Admirable ! fit Bilman.

— Alors, vous voyez d’ici ce qui est arrivé : Le bonhomme lui a envoyé tous les hommes qu’il avait, c’est-à-dire quatre. La vieille Catherine est probablement morte, il a envoyé deux hommes pour la remplacer. Ces quatre hommes sont de bons tireurs, la vieille me l’a dit. J’ai donc eu raison de les éloigner. Sans cela nous aurions eu fort à faire, nous aurions même été obligés d’abandonner notre projet, pour le moment du moins. Mortimer a commis l’imprudence, lui impotent et malade, de rester ici seul avec une vieille folle et une bonne.