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— Ça commence à faire ; terrinée que j’ai donc eu peur de ne pas le trouver !

Cout’donc, ma mère, ma sœur, mam’zelle, — excusez, je ne sais trop comment on vous appelle, vous autres — le docteur Pierre est venu ici, hein ? voulez-vous me dire où il est allé ? et la demoiselle, elle ?

José — c’était lui, comme on peut le voir — parlait devant un mur, car, à son apparition, la portière s’était enfuie. Dans son excitation, le pauvre garçon ne s’était pas aperçu qu’il n’y avait plus personne pour lui répondre et qu’il perdait son temps.

José n’était jamais en peine ; quand il vit que le guichet était fermé et que ses questions restaient sans réponse, il regarda à droite et à gauche, puis de nouveau à droite et, apercevant une porte, il la poussa, au hasard : Berthe, terrorisée par Horner qui la tenait par le bras, écrivait sous sa dictée. À ce spectacle, P’tit-homme bondit en s’écriant :

— Terrinée !

— Ah ! mon Dieu ! dit Berthe, qui avait reconnu la voix et le juron de José — tout ce qu’elle savait de français —.

Dans son exclamation, il y avait de la surprise et de la joie en même temps ; sans comprendre tout à fait ce qui arrivait, elle avait vu tout de suite que c’était du secours. La pauvre jeune fille était à bout de force ; à la vue de José, elle se laissa tomber en arrière et le crayon glissa de ses mains.

— Signez, lui dit Horner, il ne reste plus que votre signature à mettre ; signez et je m’en vais.

Berthe se sentait forte maintenant de la protection de José ; elle ne fit pas un mouvement.