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Minnie — c’était apparemment le nom de la bonne — revint dire que Lady MacStainer ne pouvait recevoir, que l’on eût à se présenter de nouveau le lendemain, à dix heures et demie.

— Dites à Lady MacStainer que je viens de la part de Miss Berthe Mortimer.

— De la part de Miss Berthe ! s’écria la bonne. Puis elle s’enfuit en criant tout le long du chemin : De la part de Miss Berthe, de la part de Miss Berthe !

Ce nom avait supprimé tous les obstacles : une minute plus tard, le visiteur voyait la porte du château céder devant lui. Il fut introduit dans une pièce assez spacieuse, une sorte de boudoir meublé avec luxe, au milieu duquel se tenait une vieille dame, toute petite, ratatinée, jaune, disparaissant à moitié dans un fauteuil bas. Sur un guéridon, à sa portée, s’étalaient des peignes de toutes sortes, des brosses, des broches, des rubans, des ciseaux.

— Minnie, dit la vieille dame, donnez une chaise.

Minnie s’exécuta et le visiteur s’assit. La vieille reprit la parole. Elle parlait par coups, par sauts ; chaque commencement de phrase était un petit cri.

— Monsieur, je vous ai fait la faveur…

L’homme salua. La vieille dame montra avec impatience comme il lui était désagréable d’être interrompue, même par un signe. Elle continua :

— Je vous ai fait la faveur de vous recevoir pendant ma toilette, parce que vous m’avez dit venir de la part de Miss Berthe, la nièce de mon neveu.