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sourds résonnèrent à intervalles réguliers et éloignés. Il regarda à sa montre : « Nous sommes d’accord, dit-il à voix basse, mais ce n’est pas une raison pour ne pas ouvrir. »

Il frappa de nouveau. Rien. Alors, ouvrant son sac, il en tira l’accordoir. « Pourtant, murmura-t-il, je ne voudrais pas entrer ici sans qu’on m’y invite, et l’on m’a bien dit qu’à neuf heures du soir, j’y trouverais Lady MacStainer. » Un sourire s’esquissa sur ses lèvres quand il répéta tout au long : « Lady Cecilia, Cordelia, Cornelia MacStainer » ; trois « C » mais une seule MacStainer ; heureusement. »

À ce moment, il perçut un léger bruit, mais ce fut tout. Il leva de nouveau le heurtoir et le laissa de nouveau retomber violemment. Il n’attendit plus longtemps : une porte intérieure, à ce qu’il jugea, s’ouvrit, il entendit des pas et en même temps, des cris féroces suivis d’un bruit ressemblant à celui d’une chaise ou d’un tabouret que l’on lance à force de bras. La porte extérieure s’ouvrit. L’étranger demanda :

— Lady MacStainer ?

— Oui, monsieur, c’est ici qu’elle demeure, mais elle ne reçoit pas à cette-heure-ci.

— Pardon, c’est pour une affaire très importante.

— Je vais aller lui demander la permission de vous laisser entrer, mais je ne crois pas l’obtenir.

Comme la bonne rentrait à l’intérieur pour s’acquitter de sa commission, l’étranger entendit une voix cassée, vieille, branlante, qui disait : « Par ici, Minnie, par ici, je vous ai défendu d’aller à la porte quand vous me coiffez, par ici ! »