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Mortimer ce qu’il avait vu et entendu, les révélations de Frascani à José et les soupçons de ce dernier à l’endroit de Bilman. Berthe tremblait en entrevoyant tous les dangers qui menaçaient Pierre. En effet ces menaces contre John Mortimer et cette tentative contre elle-même ne pouvaient qu’avoir des suites terribles pour celui qui s’était fait son défenseur et à qui elle venait de confier une tâche encore plus dangereuse que les embûches de Horner. Dix problèmes terribles se présentaient à la fois à Dolbret et à Berthe ; leurs fiançailles se faisaient sous de mauvais auspices. Mais Pierre était plein de courage et le bonheur où il nageait depuis deux jours doublait ses forces. Il rassura vite Miss Mortimer ; on ferait bonne garde autour d’elle et autour de son oncle. Et comme elle doutait qu’il pût venir à bout de tous les obstacles, il lui dit :

— Je ne suis pas tout seul. Si vous vouliez, vous trouveriez cent personnes pour exécuter vos ordres, tant votre bonté et votre beauté vous ont conquis de cœurs. Mais mon amour ne pourrait souffrir que vos faveurs fussent distribuées avec tant de générosité et ce n’est pas sans lutter contre ma jalousie, contre la volonté et le besoin de vous savoir à moi seul, que j’ai accepté les offres de services de deux amis sincères, de deux frères, Wigelius et Stenson.

— Vous dites qu’ils vous ont offert leurs services ?

— Oui, ils viendront avec moi où vous voudrez bien nous envoyer.

— Qu’ils sont bons ! Dites-leur comme je leur suis reconnaissante.

— Je le leur dirai aujourd’hui même et je suis