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lait voir la fête. Au moment où la demoiselle est sortie, j’ai vu un des diables descendre l’échelle qui conduit aux machines. Je me suis dit : Il faut que je voie ce qu’il va faire là, lui. Je cours après lui et je rencontre le mécanicien qui montait l’échelle suivi de l’un des diables. Je me dis : Bon, il laisse les machines toutes seules ; pourvu qu’il n’arrive rien. Le mécanicien se met le nez dans la porte, ayant à son côté, toujours, le diable. En me voyant le diable est resté figé.

— Pour un diable, dit Dolbret, c’est presque un tour de force.

— …mais il a fait semblant de ne pas me voir. Moi, je l’avais vu et je voulais savoir ce qu’il faisait en compagnie du mécanicien. Je me cache, je les laisse passer, et je les vois qui se mettent tous les deux dans la porte. Il restait encore de la place pour un homme, mais juste pour un homme. Il n’y avait pas mal de monde devant cette porte. Tout d’un coup, je vois un autre diable qui se glisse le long du mur et qui prend la place vide, à côté du mécanicien. Pendant ce temps-là le premier diable se faufile en arrière et s’arrête un instant comme pour écouter ; au même moment, j’entends dire tout près de moi : NOW, GO, et mon homme descend l’échelle des machines…

— Toi aussi, dit Dolbret en l’interrompant, tu as entendu quelqu’un crier Now ?

— Oui, Now, go ! Alors le bateau…

— Ah ! les misérables !

— Le bateau s’est mis à marcher. J’ai bien vu qu’il arrivait un malheur et j’ai essayé de sortir mais le second diable bouchait la porte et j’ai dû le pousser pour me frayer un passage. Vous avez