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MIROIR INDISCRET


Les quatre faux hommes d’église venaient d’avoir une sérieuse alerte : la petite tache d’encre sapait leur entreprise dans ses bases.

En quittant la cabine du Dean, ils étaient allés frapper à la porte du Japonais Natsé ; mais comme il leur était impossible de lui parler sans déranger son compagnon de cabine et même de réveiller toute cette section du bateau, ils avaient dû renoncer à leur projet de le consulter le soir même. Le lendemain matin, ils se retrouvèrent tous quatre encore chez le Dean, et Natsé vint les trouver. Natsé était un petit homme, comme tous ceux de sa race, mais bien bâti, aux mouvements souples et libres. Il n’était pas laid, même à notre point de vue blanc, et il se peut qu’à cause de cela, il ne passât pas pour un bel homme parmi les siens. Mais ce n’était pas pour ses qualités plastiques que l’évêque Horner et compagnie l’avaient admis dans leur intimité et l’avaient amené avec eux. Natsé était très intelligent, très fin, très vif de pensée comme de mouvements. Son esprit en éveil n’oubliait rien, ne laissait rien passer et se trompait rarement sur la nature des faits ou sur les gens. Cet Oriental aux dents blanches et aux yeux bridés, c’était la grâce même alliée à la force et à la volonté.

Avant d’aller plus loin, le lecteur nous permettra de lui expliquer comment les cinq hommes