Page:Morelles - Les diamants de Kruger, 1906.djvu/127

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 127 —

Les deux hommes étaient à bout de force ; quant à Dolbret il sentait des douleurs insupportables dans les reins, dans les bras et les jambes. Tous trois furent au moins un quart d’heure sans pouvoir parler, et Stenson avait beau interroger son ami, il n’obtenait qu’un seul mot :

— Attendez.

Enfin, quand il put parler, il serra fiévreusement le bras de Stenson et lui demanda :

— Vous avez remis le volume de Shakespeare à Miss Mortimer ?

— Oui, docteur, je vous l’ai déjà dit.

— Et saviez-vous ce qu’elle voulait en faire ?

— Elle ne me l’a pas dit, mais je m’en doutais.

— Elle voulait le substituer, n’est-ce pas, à la bible afin de voir ce que contenait la lettre ?

— Probablement, et c’est probablement ce qu’elle a fait.

— Alors sa vie est en danger.

— Comment, dit Stenson en pâlissant.

— Je dis que sa vie est en danger.

Et il commença le récit de ce qu’il venait d’entendre et de voir.

Quand il eut fini, Stenson lui dit d’une voix émue :

— Mon ami, pardonnez-moi d’avoir douté de vous. Plus que jamais je suis tout à vous dans ce que vous entreprendrez pour démasquer ces gens-là, surtout maintenant qu’il peut y avoir un danger quelconque pour Miss Mortimer. Il est de notre devoir de veiller sur elle. N’est ce pas Anton ?

— Oui, répondit Wigelius, vous pouvez compter aussi sur moi, je vous aiderai de toutes mes forces.