En même temps il piqua, en riant, la main tendue de Polson, très légèrement, mais pas si légèrement qu’il n’en sortît un rubis liquide.
— By Jove ! dit le Dean, je plains le Portugais, celui que vous appelez le Portugais.
— Vous voulez savoir pourquoi je l’appelle le Portugais ? Ce n’est pas bien important, c’est tout simplement parce qu’il était marié à une Portugaise avant de devenir l’ami d’Oom Paul. Ce n’est pas de ce petit canif que je voudrais me servir pour lui ; j’aurais peur de lui faire trop peu de mal.
Dolbret n’en pouvait croire ni ses yeux ni ses oreilles. José lui demanda :
— Achevez-vous ?
— Non.
— Il est temps que ça finisse, je vais perdre connaissance.
On lui permit de se reposer. Dolbret en profita pour dire à ses amis :
— L’évêque est rentré avec un sac plein de revolvers et de poignards et il leur a montré la bible en riant. C’est de la canaille, nous allons en apprendre de belles. Je reprends mon poste. Es-tu là José ?
— Essayons, dit le pauvre garçon. Tout de même ça ne paie pas de se vanter ; si je ne vous avais jamais dit que j’étais léger comme une mouche !
Dolbret plaignait le brave José, mais le nom de Mortimer prononcé par l’évêque lui faisait entrevoir des dangers pour Miss Berthe et il fallait à tout prix qu’il sût à quoi s’en tenir ; c’était peut-être là une occasion pour lui d’être utile à la jeune fille.