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croissent plus la nuit que le jour, quand l’humidité ne leur manque pas. Dans l’automne, on ne doit arroser que du matin à deux heures de l’après-midi ; plus tard la fraîcheur de l’eau, jointe à celle de la nuit, pourrait ralentir ou arrêter la végétation. Il y a un effet causé par l’arrosement au milieu du jour, que nous expliquerons en traitant de la culture de la romaine.

Nous pensons bien que, si nous n’arrosions pas avec de l’eau froide et crue sortant du puits, que, si nous avions dans nos marais de larges bassins ou l’eau prendrait une température plus élevée, elle en vaudrait mieux pour les arrosements ; mais l’usage des bassins n’est pas encore introduit dans la culture maraîchère de Paris, et plusieurs difficultés s’opposent à son introduction ; d’ailleurs, nous sommes dans la persuasion que notre eau de puits perd de sa crudité dans le trajet qu’elle fait depuis sa sortie du puits jusqu’à ce qu’elle arrive dans nos tonneaux.

Quoique la manière d’effectuer un arrosage ordinaire à la pomme soit assez simple, il ne peut cependant s’apprendre que par la pratique ; c’est pourquoi nous n’essayerons pas de le décrire ; nous dirons seulement qu’il faut que l’eau tombe d’assez haut et qu’elle ne batte pas la terre.

Arroser à la gueule. — On arrose de cette manière quand, au lieu de répandre l’eau par la pomme de l’arrosoir, on la verse par son ouverture, qu’on appelle ici gueule : on arrose ainsi certains gros légu-