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s’étende pas dans la meule, c’est qu’il n’était pas bon ; on les retire alors et on en met d’autres à la place ; enfin, quand tout le blanc est bien pris, que ses filaments s’étendent dans la meule, c’est le moment de la gopter. Cette opération consiste à revêtir toute la meule de l’épaisseur de 3 centimètres de terre très-fine et très-douce : d’abord on enlève la chemise de dessus la meule, on laboure les sentiers jusqu’à la profondeur d’environ 10 centimètres, on y mêle du terreau et on rend le tout aussi fin que possible ; on bassine légèrement toute la surface de la meule, et, tant qu’elle est humide, on prend une pelle, avec cette pelle on ramasse de la terre préparée dans le sentier, et on la lance contre la meule, où on la retient en appliquant très-vivement le dos de la pelle contre cette terre pour l’empêcher de tomber, ce qui exige de l’adresse et de la vivacité ; à mesure que l’on gopte, on solidifie la terre sur la meule en la frappant légèrement avec le dos de la pelle, et ensuite on remet la chemise. Quand les meules ont passé encore quinze ou vingt jours dans cet état, on les visite pour voir si le blanc se fait jour au travers de la terre dans le bas des meules, et, si le grain du champignon se forme, si tout va bien, peu de jours après il y aura des champignons à cueillir : chaque fois qu’on en détachera, on mettra un peu de terreau dans le trou qu’aura laissé le champignon, et on remet de suite dessus la partie de la chemise qu’on avait relevée. Quand les meules donnent bien, on peut cueillir les champi-