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en quatre ou six meules, depuis le mois de juin jusqu’alors : ce fumier s’est desséché et a perdu son premier feu, en raison du temps qu’il est resté en meule, et s’appelle vieux fumier ; mais, en le remuant, le divisant, le mouillant et le mélangeant avec du fumier neuf, il reprend de la chaleur. On appelle fumier neuf celui qui arrive journellement dans le marais, pendant tout le temps que l’on fait des couches, et qui ne reste pas plus de 15 à 50 jours en meule. Celui-ci n’a pas perdu sa chaleur et réchauffe le vieux fumier avec lequel on le mêle par moitié, plus ou moins, dans la confection des couches.

Monter ou faire une couche sont synonymes, mais le premier terme est plus usité que le second. Quand donc on veut monter une couche sur terre, pour y mettre des panneaux, des châssis ou des cloches, nous conseillons de lui donner toujours la largeur de 1 mètre 65 centimètres (5 pieds). Quant à la longueur, elle est subordonnée au besoin et à l’emplacement. On fiche d’abord quatre petits piquets aux quatre encoignures de la place ; on tend un cordeau d’un piquet à l’autre de chaque côté, et on plante quelques piquets dans cette longueur, pour servir de guide d’un côté, et autant de l’autre côté ; puis on apporte, dans cet emplacement, une forte chaîne de fumier vieux et à côté une autre chaîne de fumier neuf, que l’on mêle à partie à peu près égale, en commençant par un bout et le posant par fourchée et de la même