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la jauge se divisent convenablement d’elles-mêmes, et pour les diviser lui-même à coups de bêche si elles ne le sont pas assez.

Labourer est pour nous synonyme de bêcher. Ce terme signifie remuer et retourner la terre avec une bêche jusqu’à la profondeur de 18 à 26 centimètres, en ménageant devant soi une jauge et reversant sa bêche un peu en avant, en la brisant et la divisant le plus possible en la tenant toujours au même niveau. Comme on ne peut pas faire un lit trop doux aux graines et aux racines des plantes, on doit labourer la terre toutes les fois qu’on a besoin de la semer ou de la planter. Si on laboure par la grande pluie, le travail ne se fait pas aussi bien, en ce que la terre se divise mal, qu’elle se met même en pelotes qui durcissent ensuite et nuisent aux racines délicates. Si on laboure quand la terre est croûtée par la gelée, les croûtes qu’on enterre sont longtemps à dégeler et déterminent dans la terre des cavités qui ne sont pas moins nuisibles que des mottes.

Monter une couche. — Les maraîchers de Paris, faisant beaucoup de couches, sont obligés d’amasser une grande quantité de fumier d’avance, qu’ils empilent en gros tas ou meules, pour s’en servir au besoin. En novembre, qui est l’époque où l’on fait les premières couches, tel maraîcher a deux cents voitures de fumier, amassé successivement,