Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/283

Cette page a été validée par deux contributeurs.

La robe du prêtre n’est ni brochée d’or, ni assujettie par des pierreries ; c’est un tissu de plumes d’oiseaux, disposées avec tant d’art et de goût que la plus riche matière resterait au-dessous de ce merveilleux travail. En outre, ces ailes et ces plumes, l’ordre déterminé de leur arrangement dans l’habit du prêtre, sont autant de symboles qui contiennent des mystères cachés. Les sacrificateurs conservent et communiquent fidèlement l’interprétation de ces symboles, dont la vue rappelle sans cesse aux Utopiens les bienfaits de Dieu à leur égard, la reconnaissance qu’ils lui doivent en retour, et les devoirs qu’ils ont à remplir les uns envers les autres.

« Dès que le prêtre revêtu de ses ornements s’offre à l’entrée du sanctuaire, tout le monde se prosterne contre terre, avec respect et avec un silence tellement profond, que ce spectacle frappe l’âme d’une sorte de terreur, comme si Dieu apparaissait dans le temple. Après quelques instants, un signal du prêtre fait relever tout le monde. Alors les assistants com-