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« Dans chaque rue, de vastes hôtels sont disposés à égale distance, et se distinguent les uns des autres par des noms particuliers. C’est là qu’habitent les syphograntes ; leurs trente familles sont logées des deux côtés, quinze à droite et quinze à gauche ; elles vont à l’hôtel du syphogrante prendre leurs repas en commun.

« Les pourvoyeurs s’assemblent au marché à une heure fixe, et ils demandent une quantité de vivres proportionnelle au nombre des bouches qu’ils ont à nourrir. L’on commence toujours par servir les malades, qui sont soignés dans des infirmeries publiques.

« Autour de la ville et un peu loin de ses murs sont situés quatre hôpitaux tellement spacieux, qu’on pourrait les prendre pour quatre bourgs considérables. On évite ainsi l’entassement et l’encombrement des malades, inconvénients qui retardent leur guérison ; de plus, quand un homme est frappé d’une maladie contagieuse, on peut l’isoler complètement. Ces hôpitaux contiennent abondam-