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seur des basses classes, & de la rhétorique, se livra au ministère de la prédication, qu’il exerça pendant trente années, sans interrompre cet exercice, lors même qu’il fut chargé de la direction de quelques colléges. Il fut recteur de ceux de Limoges & de Poitiers, & de la maison professe de Bourdeaux. Il fut aussi provincial de la province d’Aquitaine. Il est mort à Bourdeaux dans la maison professe, le 24 avril 1687. Ses ouvrages sont : 1. L’Impie malheureux, ou les trois malédictions du pécheur prêchées pendant l’Avent ; à Paris, 1673 & 1678, in-8º. Ces discours ont été traduits en latin par le pere Herman Sottelin, de l’ordre de S. Benoît : cette traduction a été imprimée en Allemagne en 1695, in-4º. 2. Sermons pour tous les jours du Carême ; à Paris, 1675, en deux volumes, in-8º. 3. Octave du S. Sacrement & de la Croix ; à Paris, 1676, in-8º. 4. Sermons sur les mystères de la vie de Notre- Seigneur & de la sainte Vierge, & sur les autres mystères de notre religion ; à Paris, 1677, in-8º, deux volumes. 5. Panégyriques des Saints ; à Paris, 1678, deux volumes in-8º. 6. Sermons pour les Dimanches ; à Paris, 1678, deux volumes in-8º. 7. La conduite spirituelle pour la retraite ; à Paris, 1678, in-12. * Mémoire manuscrit, communiqué par le pere Oudin de la même société.

TEXTOR (Benoît) médecin, né à Pont-de-Vaux, vivoit dans le XVI siécle. Il a fait les ouvrages. suivans : 1. De Cancro, ejus natura & curatione, à Lyon, Jean de Tournes, 1550, in-8º. 2. : De la maniere de préserver de la pestilence, & d’en guérir, selon les bons auteurs, à Lyon, 1551, in-8º. 3. Stirpium différentiæ ex Diascoride, secundùm locos communes ; à Paris, 1534, in-16, & à Strasbourg, 1552, in-4º. Il est parlé de ce médecin dans les bibliothéques de la Croix-du-Maine & de du Verdier, & dans celle des auteurs de Bourgogne, par feu M. l’abbé Papillon, in-folio, tome second, page 314. * Catalogue de la bibliothéque de M. Burette.

TEYDA, pic ou montagne extrêmement haute, dans l’isle de Teneriffe, une des isles Canaries, à sept lieues de haut ; & quand le temps est beau, se fait voir de plus de six vingts lieues à la ronde. Le pic de Teneriffe, dans cette même isle, est encore une fois plus élevée. * Hébert, voyage de Perse, l.1.

TEYDER, fleuve de la Livonie, qui se jette dans le golfe de Riga.

TEYLINGHEM (Augustin Van) Jésuite, né à Harlem, en Hollande, en 1587, se fit religieux en 1606. Il fut depuis, & pendant plusieurs années, un missionaire plein de zèle. Ce fut principalement en Hollande qu’il en exerça les fonctions. Il mourut le 4 août 1665. Il a fait imprimer en sa langue plusieurs ouvrages contre les hérétiques. Valere André ne cite de lui que les écrits suivans : 1. Paradisus voluptatis, à Anvers, 1630. 2. Extractus catholicus ; à Anvers, 1641, in-8º. L’auteur s’y est caché sous le nom de Petrus Anstelius. 3. De controversüs fidei ; à Anvers, 1640, in-8º. 3. Ortus tumutuum Belgicorum ; à Cologne, 1645, in-12. * Valere André, Bibliothéque belgique, édit. de 1739, in-4º.

TEYN : il y a deux bourgs de ce nom dans la Bohême ; l’un sur le Muldaw, à deux lieues de Bechin, vers le couchant ; l’autre sur le Cadburz, à sept lieues de Pilsen, vers le midi. On prend ce dernier pour l’ancienne Redentuinum. * Baudrand.

TEYNG, cherchez CERATINUS.

TEYSSIER (Jean) né à Tulles en Limosin, étoit un homme habile dans les belles lettres, & dans la jurisprudence civile & canonique. Il a donné plusieurs ouvrages dans le dernier genre qui sont fort estimés. Il florissoit dans le XVI siécle. Ayant été obligé de faire un voyage pour ses propres affaires, on dit que sa femme se remaria pendant son absence. Teyssier irrité de cet mjuste procédé, & s’en prenant à celui qui avoit suborné cette femme, le cita en justice, & le parlement de Bourdeaux, devant qui l’affaire fut portée, la jugea en faveur de Teyssier. Celui-ci pour en perpétuer la mémoire, institua par testament un jeu littéraire qui s’est continué à Tulles, pendant plusieurs années, mais qui s’est aboli peu-à-peu. Le premier dimanche de mai de chaque année, les enfans de Tulles s’assembloient dans la maison d’un des parens de Teyssier, & ensuite devant le juge ordinaire. Là en presence du juge, du doyen de l’église cathédrale, & de quelques autres, ils récitoient des vers, partie en langue du pays, partie en françois, & ensuite on leur distribuoit des prix. A celui qui avoit le mieux récité, on donnoit un bonet quarré noir, & l’on en donnoit de ronds aux deux autres qui avoient le plus approché du premier. On ajoutoit à ces présens trois aunes d’étoffe de soie verte, que l’on partageoit à chacun ; & dont ceux-ci se revêtissoient passant cette piéce d’étoffe depuis l’épaule droite jusque sur la gauche, & la faisant tomber sur les bras. Dans cet équipage ils alloient par la ville en sautant accompagnés d’instrumens de musique, jusqu’à ce qu’ils fuuent arrivés à la maison du parent d’où ils étoient partis. Dans les commencemens cette fête se continuoit pendant trois jours. On l’appeloit l’Eglantine. Le savant Etienne Baluze dit l’avoir célébrée dans son enfance, & il ajoute que Jean Teyssier, son oncle maternel, convertit en œuvres pies les dépenses auxquelles cette fête engageoit. * Baluze, hist. Tutel. l. 3, p. 255, 256.

TEZA, ville du royaume de Fez. Elle est capitale de la province Chaus, & située sur le Nécor, environ à 18 lieues de la ville de Fez vers le levant. Teza est une grande ville où les rois de Fez font quelquefois leur résidence. Elle est le séjour de toute la noblesse de la province, & entre ses grands édifices, on y voit une mosquée plus grande que celle de Fez, à laquelle on donne un demi mille de circuit. * Mati, diction.

TEZCUCO, ville de la province de Méxique, en Amérique. Elle est sur le bord oriental du lac de Mexique, à six lieues de la ville de ce nom. Elle est peu considérable, quoiqu’elle soit capitale d’un gouvernement assez étendu. Lorsque Ferdinand Cortez assiégea la ville de Méxique, il fit faire à Tezcuco un canal de demilieue, pour y construire dix-huit brigantins, dont il avoit besoin pour le siége de Méxique, & la ville de Tezcuco nourit quatre cens mille Indiens employés à ce travail pendant quarante jours, outre cent mille soldats Indiens que Cortez avoit à sa suite. Mais aujourd’hui elle est à peine l’ombre de ce qu’elle étoit autrefois, les Espagnols ayant presque exterminé les anciens habitans des environs de Mexique. * Mati, dict. Hist. de la conquête du Méxique.

TH


THABET ou THEBITH. C’est le nom de plusieurs savans Arabes, dont le plus célébre paroît avoir été celui dont le surnom étoit Ben Corrah. C’étoit un mathématicien originaire de la ville d’Harran, & qui faisoit profession de sabéisme, d’où vient qu’il est souvent nommé al-Sabi-al-Harrani, le Sabien d’Harran. Il s’appliqua aux sciences sous Mohammed-ben-Mufa, mathématicien de réputation, qui vivoit quelque temps après al-Mamon. Ce Mohammed le recommanda au calife Mothaded, qui le prit au nombre de ses astrologues, & lui accorda même toute fa familiarité ; ainsi il fleurit à la fin du neuviéme siécle, & non dans le XII ou le XIII, comme l’ont dit Blancanus, Riccioli, Dechales, sans y avoir fait assez d’attention. Thabet ben Corrah laissa un grand nombre d’ouvrages en divers genres : il traduisit ou revit une partie des traductions des géométres anciens, Euclide, Apollonius, Ménélaüs, Archiméde, & les bibliothéques riches en manuscrits orientaux contiennent plusieurs de ses ouvrages. Il écrivit sur la trigonométrie sphérique, & sur-tout se rendit fameux par le