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de lui, qu’il étoit l’homme le plus généralement approuvé & estimé qu’il eût connu. Mahomet, au rapport d’Ebn Abbas, ayant été interrogé sur ce qu’il y avoit de meilleur dans les bonnes œuvres des fidéles, répondit que c’étoit la pureté de l’intention. Ben Gioraih ayant demandé à Athai duquel nous parlons, l’explication de cette parole, ce docteur lui dit : C’est que la pureté d’intention nous délivre non-seulement de l’hypocrisie, mais encore du doute & de la perplexité d’esprit, dans toutes les actions que nous entreprenons. Athai mourut l’an de l’hégire 104, de J. C. 722. Jafei a écrit sa vie dans l’histoire des saints Musulmans. * D’Herbelot, bibl. orient.

ATHACH, ville de la Palestine dans la tribu de Juda, l’une de celles ausquelles David envoya du butin & des dépouilles qu’il avoit remportées sur les Amalécites, qui avoient pillé & brulé la ville de Siceleg. * I Rois XXX, 30.

ATHACH, eunuque ou officier d’Assuerus, à qui il confia la garde d’Esther. * Esther, IV, 5.

ATHALARIC, roi des Ostrogoths en Italie, étoit fils de Eutharic Cillica, & d’Amalasunte, fille de Théodoric. Il succeda l’an 526 à ce dernier sous la tutelle de sa mere, & partagea avec son cousin Amalaric, roi des Visigoths, les états de son aïeul dans les Gaules, se réservant la Provence, qu’il fit gouverner par ce Felix Liberius, qui se trouva l’an 529 au II concile d’Orange. Athalaric entretint toujours la paix avec les empereurs. Il envoya une ambassade à Justinien, qui avoit été élevé à l’empire, & quelques-uns ont cru qu’Arator étoit le chef de cette ambassade. Depuis il publia un édit pour conserver les libertés de l’église, à la requête du pape Felix III, qui se plaignit à lui de ce que les Goths obligeoient les clercs de plaider devant les juges séculiers. Les débauches userent tellement ce prince, qu’il mourut éthique, l’an 534, après avoir regné huit ans. * Cassiodore, in epist. Procope, l. 1. Grégoire de Tours en son hist.

ATHALIE, ou GOTHALIE, comme l’appelle Joséphe, fille d’Achab & de Jezabel, épousa Joram, fils de Josaphat roi de Juda. Le pouvoir qu’elle avoit sur l’esprit de son mari, causa la ruine de sa maison. Car elle le porta à élever des temples aux idoles des Gentils, & à les faire adorer par tout le royaume. Après la mort de ce prince, en l’an 3150 du monde, 885 avant J. C. & après celle de son fils Ochosias, qui arriva l’année suivante, elle fit tuer tous ses enfans & tous les princes de la maison royale, pour s’emparer du gouvernement. Il n’y eut que Joas qui étoit encore au berceau, qui fut sauvé par les soins de Josaba ou Jocabed, sœur d’Ochosias, & femme du grand sacrificateur Joïada. Ce dernier mit Joas sur le trône à l’âge de sept ans, & fit mourir Athalie, l’an 3157 du monde, & 878 avant J. C. qui étoit le septiéme de la tyrannie de cette cruelle princesse. * IV des Rois, 11 & 12. II des Paralipomenes, 33, 24. Joséphe l. 9 des antiq. judaïq. c. 11.

Athalie étoit petite-fille d’Amri : ce qu’il faut observer, pour entendre l’endroit du deuxiéme livre des Paralipomenes, où elle est dite fille d’Amri, puis fille d’Achab. Car quoique S. Jerôme ait dit qu’elle n’étoit appellée fille de ce dernier que par imitation, elle l’étoit effectivement. Jehu qui est appellé fils de Josaphat |au l. 4, c. 9, v. 2. des Rois, est aussi dit fils de Namsi (qui étoit pere de Josaphat) au l. 2, c. 22, v. 7 des Paralipomenes. * Torniel, A. M. 31, 46, n. 1.

ATHALMOLK GIOVINI, auteur de la chronique persienne, intitulée Gehan Kuschai. * D’Herbelot, bibl. orient.

ATHAMANIE, pays de l’Epire, entre l’Acarnanie, l’Etolie & la Thessalie. Il fut libre un certain temps, & ensuite eut des princes particuliers, qui se soumirent à Philippe, pere de Persée, roi de Macédoine. * Tite-Live, l. 36 & 38.

ATHAMAS, fils d’Eole, roi de Thèbes, épousa Néphélé, & fut pere de Phryxus & d’Hellé. Mais Nephelé étant devenue furieuse, il prit en secondes nôces Themisto, fille d’Hypsée, dont il eut Spincius & Orchomenus. Ils furent tués par leur propre mere qui croyoit massacrer les enfans d’Ino qu’Atharnas épousa en troisiémes nôces. Cette derniere étoit fille de Cadmus ; Acharnas se persuada depuis qu’elle étoit devenue lionne, & deux enfans qu’il avoit eus d’elle, lionceaux. Dans cette manie, il écrasa contre un rocher un de ses fils : ce qui toucha si fort Ino, qu’elle se précipita de désespoir dans la mer, où Neptune la reçut au nombre des Nymphes. * Ovide, l. 4 métamorph. fab. 13. Natal. Com. mythol.

ATHAMAS, riviere d’Etolie, admirable par la vertu qu’elle avoit, dit-on, d’allumer une torche, lorsqu’on la trempoit dedans au dernier quartier de la lune. Ovid. métam. l. 15, fab. 2. Il y avoit une montagne de même nom, d’où cette riviere coule.

ATHANAGILDE, roi des Visigoths en Espagne, se souleva contre Agila qu’il fit mourir, & se mit sur le trône l’an 554. Il eut deux filles, Galesuinthe & Brunehaut ; la premiere épousa Chilperic roi de Soissons ; & l’autre Sigebert roi d’Austrasie. Son regne fut de quatorze ans, & il mourut l’an 567. * Isidore, en sa chron. Grégoire de Tours, l. 9.

ATHANARIC, juge des Goths, sur la fin du IV siécle. Dans ce temps, le plus puissant des Goths prenoit parmi eux le nom de juge, & non celui de roi ; ce peuple croyant que la qualité de roi étoit un titre d’autorité & de puissance, & celui de juge une marque de prudence & de sagesse. Athanaric commença de gouverner vers l’an 369, & il fit la guerre à l’empereur Valens, qui le contraignit enfin de demander la paix. Mais il survint un accident qui empêcha de la conclure. Car, comme il fallut convenir d’un lieu pour traiter, Athanaric ne voulut jamais passer sur les terres des Romains, prétendant que son pere le lui avoit défendu : de sorte que pour ne rien faire contre la dignité de l’empire, on mit sur le Danube des bateaux, où Valens d’un côté, & Athanaric de l’autre, vinrent conclure la paix. Ce prince Goth étoit païen ; & pour faire dépit à l’empereur, il excita une cruelle persécution contre les chrétiens. Elle commença, selon S. Jerôme, dès l’an 369 ; & les actes de S. Sabas portent qu’elle se renouvella jusqu’à trois différentes fois. Athanaric faisoit bruler tous ceux qui refusoient d’adorer une statue qu’on portoit par son ordre dans toutes les maisons où l’on disoit qu’il y avoit des chrétiens. Depuis, ce prince se voyant chassé de ses terres par ses propres sujets, fut réduit à venir en personne implorer le secours de Théodore, avec lequel il avoit fait alliance depuis peu de temps. Cet empereur le reçut avec bonté le 11 jour de janvier de l’an 381, & Athanaric mourut le 15 du même mois. Théodose le fit enterrer à la romaine, avec tant de magnificence, que les Goths en furent ravis d’admiration, & en témoignerent toute la reconnoissance possible. * S. Ambr. de Spiritu sancto, in præf. S. Aug. l. 13 de, civ. Dei, c. 31. Ammien Marcel. l. 27. Orose, l. 7, c. 381 Socrate,l. 5. Zosime, l. 4. Idace. S. Jerôme. Sigebert & Isidore, in chron. Baronius, A. C. 381. Hermant, vie de S. Basile, &c.

ATHANASE (S.) surnommé le Grand, à cause de la grandeur de sa foi, de sa piété & de ses travaux pour la défense de l’Eglise contre les Ariens. Il est sûr qu’il étoit Egyptien ; & il y a même apparence qu’il naquit à Alexandrie ; mais il en difficile de fixer le temps de cette naissance. Nous pouvons seulement dire qu’ayant été fait évêque au commencement de l’an 326, il y a apparence qu’il avoit prés de 30 ans, (quoiqu’il soit vrai que les Ariens lui reprocherent son ordination dans une trop grande jeunesse) puisque les canons les moins rigoureux exigent cet âge pour ceux qu’on éleve à l’épiscopat, Rufin dit que S. Athanase étant, encore enfant, baptisa ses com-