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contes et nouvelles

Il venait d’être reçu médecin, et ma mère qui l’adorait, avait voulu qu’il s’établît auprès d’elle. Il avait consenti en rechignant, mais la vie d’un médecin de village n’accommodait point ses rêves de fortune.

Il s’en plaignait souvent à moi, lorsque nous étions seuls, et concluait toujours ses jérémiades en me disant : « Pierre, je ne veux pas passer ma vie à peiner, en regardant avec dépit ceux qui ont de l’argent. Je veux ma part de jouissance en ce monde. »

Moi, j’étais content de mon sort et ne comprenais point qu’il ne fût pas heureux.

Un soir, il vint me voir, et dépliant un journal qu’il avait apporté, il m’y fit lire le récit d’un vol considérable, qui avait eu lieu dans une petite ville des États-Unis.

D’audacieux voleurs étaient entrés dans une banque et s’étaient emparé