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KAHITA

Kahita aida son ami à se lever et guida sa marche chancelante à travers l’enchevêtrement des joncs de la rive, elle le fit coucher au fond de la pirogue, en l’installant aussi confortablement qu’elle put, et poussa l’embarcation dans l’eau ; puis, vaillante, elle se mit à pagayer.

Malgré son habitude des longues courses sur l’eau, son habileté à l’aviron et l’effort persistant de son indomptable courage, Kahita n’arriva en vue du fort George que le lendemain matin, au moment où le soleil traçait à l’horizon une bande argentée, prélude d’un beau jour.

Quelques hommes de la garnison aperçurent les voyageurs et vinrent au devant d’eux sur la grève. Ils emportèrent le capitaine, qui pouvait à peine se tenir sur ses jambes. Sa protectrice le suivit.

D’ordinaire, on ne permettait pas aux Sauvages de pénétrer dans le fort, mais le dévouement de la jeune fille avait bien mérité qu’on fît pour elle une