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KAHITA

avaient, aperçu la troupe de Montcalm, apportèrent la nouvelle que les Français se dirigeaient vers le fort avec une armée formidable.

Cette nouvelle n’émut que médiocrement les Sauvages, car ils avaient coutume d’attendre que le sort des armes eût désigné les vainqueurs, avant de prendre une décision, afin de se ranger du côté du plus fort. De cette manière, leur duplicité trouvait le moyen de mettre toujours leurs intérêts à l’abri.

Et quand on considère ces événements, éloignés de nous par les siècles, avec tout le désintéressement qu’il convient pour porter un jugement équitable, on a quelque indulgence pour cette conduite équivoque des indigènes, à qui les blancs, quels qu’ils fussent, n’apparaissaient que sous les traits de redoutables usurpateurs.

L’amitié des Sauvages pour les Européens ne pouvait donc être que de surface, car au fond de l’âme indienne sub-