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CONTES ET NOUVELLES

sept ans, robuste et hardie, d’un caractère très déterminé.

Ce fut durant l’une de ces visites, que cette jeune fille rencontra le capitaine Lovack qui, s’étant mis en tête d’apprendre quelques dialectes des indigènes, ne manquait jamais l’occasion de s’entretenir avec eux.

Ce militaire avait vingt-cinq ans, il était beau et bien fait, ses yeux bleus avaient une persistante expression de rêverie d’un charme attirant ; sa voix, très douce, était harmonieuse, et n’exprimait le commandement qu’en passant par toute la gamme de la persuasion.

Kahita s’imagina naïvement que les regards se faisaient plus rêveurs, quand ils s’arrêtaient sur elle, et que la voix avait des accents de prière, lorsqu’elle lui disait, dans le dialecte iroquois, des choses très banales. Et la candide enfant laissa son cœur caresser un rêve fou.