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CŒUR DE ROSE ET FLEUR DE SANG

Quand il s’éveilla, le soleil éclairait la cuisine où l’on avait fait son lit.

Son premier regard fut pour la table où il avait déposé son or. Mme Asborn n’avait point voulu le déranger. Elle avait simplement étendu une serviette dessus, afin de le dérober aux regards.

Le généreux étranger s’attendait à rencontrer les visages réjouis et souriants de ses hôtes. Il fut ébahi de l’air méfiant avec lequel on accueillit son salut matinal. Mme Asborn évitait de le regarder et M. Asborn lui adressa la parole d’un ton sérieux où il y avait du reproche :

« J’apprécie la bonté de votre cœur, lui dit-il, et le mouvement généreux que vous avez eu en voulant nous permettre de racheter immédiatement la liberté de nos enfants. Cependant, je ne puis pas accepter cette petite fortune sans en connaître la provenance et en ignorant jusqu’au nom de mon bienfaiteur. Dites qui vous êtes et d’où vient cet or. »