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CŒUR DE ROSE ET FLEUR DE SANG

mais comment la reverrais-je jamais, maintenant que le fruit de toutes nos économies, de toutes nos privations est perdu sans retour dans les mains de ces hideux Sauvages ? »

M. Asborn cherchait des mots pour la consoler, mais il n’avait pas le courage de mentir aux justes appréhensions de la malheureuse mère. Et, bientôt, l’on n’entendit plus dans la pièce que les sanglots de la pauvre femme et les soupirs étouffés de son mari.

Mais des pas lourds résonnèrent dans la cuisine, et le miséreux recueilli par Mme  Asborn apparut dans la porte.

— « Quel est cet homme ? » demanda le ministre.

— « C’est un étranger que j’ai recueilli parce que de méchants enfants étaient en train de le maltraiter. »

— « Tu as bien fait, mon amie, » répondit M. Asborn, la maison du pasteur doit être l’asile du malheureux. Que celui-ci trouve chez nous paix et bonheur.