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CŒUR DE ROSE ET FLEUR DE SANG

Et Mme  Asborn était si heureuse, ce jour-là, qu’elle éprouvait un irrésistible besoin de dire sa joie à tous ceux qu’elle voyait. Tandis qu’il se réconfortait d’un substantiel repas, elle raconta à l’inconnu le douloureux épisode de l’enlèvement de ses enfants et l’immense bonheur qui devait être le sien, ce jour-là même, en les revoyant.

La nuit venait, elle prépara un lit confortable pour le miséreux, qui s’y étendit immédiatement, et elle sortit sur le pas de la porte, afin de surveiller la venue de ses enfants. Elle n’attendit pas longtemps. Bientôt, au coin de la rue, elle aperçut le pasteur qui revenait avec un de ceux qui l’avaient accompagné dans le voyage. Hélas ! les deux hommes étaient seuls. Elle courut au devant de son mari et se jetant dans ses bras, elle demanda avec angoisse : « Où sont mes enfants ? »

Et lui, d’un air embarrassé ne sut que répondre « Calme-toi, mon amie, ils sont