Page:Montreuil - Cœur de Rose et Fleur de Sang, 1926.pdf/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
CŒUR DE ROSE ET FLEUR DE SANG

son beau front, comme pour en faire admirer toute la noblesse. « Mais je vous en prie, mon Père, mettez immédiatement un terme à mon angoisse, en me disant laquelle des jeunes filles blanches de cette nation est ma sœur. »

— « Je n’en sais rien, » répliqua le missionnaire, en proie à une subite inquiétude ; « mais votre père, sans doute, saura reconnaître son enfant. Le cœur d’un père ne saurait s’y tromper. »

— « Ô ! mon Père, j’aime depuis l’enfance l’une de ces jeunes filles, et, ce matin même, nous nous sommes promis de nous épouser à votre première visite dans cette bourgade. Vous comprenez, maintenant, pourquoi le bonheur de retrouver mon père est assombri pour moi d’un doute horrible. »

— « Dieu est bon, mon fils, il vous consolera, si votre cœur s’est trompé » ajouta le religieux avec douceur. « Et puis, qui sait si vous n’avez pas pris pour un amour sérieux ce qui n’était que