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CŒUR DE ROSE ET FLEUR DE SANG

prit ami d’irrégularité et d’inaccoutumance.

Le soleil couchant jetait sur la nature un resplendissement d’apothéose et laissait traîner dans l’atmosphère une alanguissante tiédeur qui faisait rêver d’éternel farniente.

Mme Bonnell était assise avec sa voisine, Mme Asborn, auprès de la maison de celle-ci et les deux femmes causaient, tout en surveillant les ébats des enfants. Elles étaient cousines au premier degré et se ressemblaient beaucoup. Leurs fillettes paraissaient destinées à perpétuer ce trait de famille. Les petites étaient également blondes et délicates, elles avaient des cheveux dorés et des yeux bleus. Leurs mamans s’enorgueillissaient de ce qu’on les prît, parfois, pour des sœurs jumelles.

M. Asborn, qui travaillait dans le jardin, venait de remiser ses outils et de rejoindre les dames, lorsqu’il aperçut son voisin, Bonnell, qui se hâtait sur la route :