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CONTES ET NOUVELLES

point son optimisme, dirigeait un négoce qui l’appelait quelquefois à Boston. Il en était revenu avec de mauvaises nouvelles.

Un traiteur, qu’il avait rencontré à la ville, lui avait appris que les Abénaquis de la rivière Saint-François avaient mystérieusement quitté leur campement et se dirigeaient vers la frontière américaine. On pouvait redouter de les voir surgir dans la Nouvelle-Angleterre, où l’on savait bien qu’ils ne venaient point en amis. C’était donc avec ce poids lourd d’une appréhension au cœur que M. Bonnell revenait vers sa maison, cet après-midi de septembre.


III


Une chaude journée de septembre, une de ces journées trop chaudes pour la saison, mais que l’on aime particulièrement, parce qu’elles prolongent l’été et nous donnent l’illusion d’un refoulement des saisons, qui plaît à notre es-