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SOUVENIRS

votre Canada et sans doute cette visite que vous nous faites contribuera à retenir l’attention sur ces similitudes.

Il est vrai que notre peuple ne connaît guère votre pays. Pour lui, le mot « Canada » désigne, selon nos régions, un peuplier ou une pomme de terre : à quoi s’ajoutent quelques notions de politique ou de géographie : mais un grand nombre ignorent la force expansive de votre sève généreuse, de votre population ; la puissance, les promesses de votre territoire ; le rayonnement de vos institutions, de votre presse, de vos centres d’enseignement et de culture, de vos grandes villes dont l’une — Montréal, que fonda Maisonneuve — est « la troisième ville française dans le monde ».

Et M. Carton de Wiart terminait son discours par ces mots qui donnaient à cette réception académique son sens et sa portée, bien au delà de moi, vers l’ensemble du Canada français qui seul comptait : « Il nous est donné, Monsieur, d’honorer officiellement en votre personne, au nom de la langue et de la littérature françaises, votre pays fidèle à ses origines et qui trouve dans cette fidélité le gage de sa force et de sa beauté. Puisse-t-il, ce noble pays, dans ce Nouveau Monde, où quelques-uns prétendent voir déjà le centre de la civilisation d’après-demain, puisse-t-il faire rayonner de plus en plus la claire et pénétrante influence de la langue française et du génie français que nous aimons comme vous, Monsieur, et que, comme vous, nous nous efforçons de bien servir. »

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J’avais choisi librement de parler de notre langue, de nos traditions et de dresser ainsi au sein de l’Académie l’image de notre peuple. Et j’y