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MON NOUVEAU POSTE

C’est bien une pensée commune qui s’affermissait en 1920. Libres jusque-là dans la gestion de leurs intérêts, quelques facultés et quelques écoles se liaient à des degrés divers, pour constituer une grande université. Presque aussitôt, à la suite d’une généreuse souscription de la population et des pouvoirs publics, l’idée d’élargir le cadre de l’institution et d’ériger un immeuble qui fût un centre d’études supérieures et d’hospitalisation, se précisa.

L’Université choisit le Mont-Royal où la Cité de Montréal lui avait fait don d’un terrain. Quelques-uns rêvaient alors de pavillons distincts où chaque faculté et chaque école s’installerait selon ses goûts et ses tendances. On imaginait de délicieux voisinages distribués sous les arbres de la montagne et parmi les parterres accueillants.

Mais la formule unique triompha, parce qu’il eût été difficile et coûteux d’organiser le chauffage, de le faire courir dans la pierre, et, l’hiver tout au moins, d’entretenir les chemins et les approches. Il fallut donc se plier au plan d’ensemble, accepter le lieu et contraindre l’espace.

Ceux qui eussent alors placé l’Université au parc La Fontaine ne se retenaient pas, transportés sur le Mont-Royal, promis à leurs travaux mais encore désert, d’admirer l’ampleur du site et l’infini déploiement de l’horizon. Vraiment, on eût trouvé difficilement où placer mieux l’inspiration.

Tandis que l’on arrêtait la devise, que l’on dessinait le costume, que l’on choisissait un site, des esprits juridiques et des universitaires éprouvés rédigeaient les règlements. Longue et méticuleuse tâche qui délimite les fonctions, définit les privilèges, prévient les écarts, assouplit les rouages.

Il n’y parut plus guère lorsque l’organisme fut