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SOUVENIRS

mière vue chez presque tous les Canadiens… »

Et ailleurs : « Par son physique, par ses attitudes, par ses goûts, par son costume même — une chemise molle semblant former jabot sur sa poitrine —, par sa parole quelque peu archaïque, aux tournures antiques, il évoque le souvenir des grands seigneurs du dix-huitième siècle ». Un autre s’étonnait « de la diction et d’une langue sobre et grave, ferme et surveillée ». Il y en avait pour tous les goûts. Je m amusais fort. Mais pourquoi étais-je venu jouer ce jeu dangereux ?

Mes conférences parurent dans la revue France-Amérique et furent réunies sous le titre : Les Survivances françaises au Canada. Ma première œuvre, si mince fût-elle !

Je l’avais confiée à Plon-Nourrit et je m’attendais à retrouver au bas de la couverture le nom de cette maison. Plon-Nourrit. Paris 1913. cela eût très bien fait. J’y voyais un couronnement à mon équipée. J’étais encore jeune, décidément ! Mais l’éditeur ne pensa pas ainsi. Était-ce parce que j’assumais les