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JOSEPH BARIL


J’ai déjà rappelé que, aux premiers jours de l’automne de 1910, l’École des hautes études commerciales, à peine achevée, accueillait quelques jeunes gens attirés par l’aventure d’une carrière nouvelle.

Joseph Baril en était.

Alors qu’il faisait ses humanités au Collège des Jésuites, il avait pris part à un débat académique mené autour de ce point d’interrogation : « La domination anglaise a-t-elle été favorable aux Canadiens français ? » Chargé de démontrer l’affirmative, il s’y appliqua en laissant percer quelques réticences. Le régime anglais, affirmait-il, a suscité notre esprit d’entreprise. L’exemple a stimulé nos énergies. Le désir de survivre a dirigé notre volonté vers des œuvres nouvelles : « Les Anglais nous ont longtemps reproché notre apathie pour les affaires, l’époque n’est pas éloignée peut-être où, à notre tour, nous leur mangerons l’huître dans l’écaille. » C’était dire, malheureuse-