et de conciliation qui rappelle dans le monde des savants le monument de Montcalm et de Wolfe, élevé à Québec, en commémoration des vaincus et des vainqueurs de la bataille des plaines d’Abraham.
Désormais l’achigan figurera au tableau morphologique et de nomenclature de la science, sous les titres suivants :
Classe. — LES POISSONS. | |||
Sous-classe. — Téléostes. | |||
Ordre. — Acanthoptérygiens. | |||
Sous-ordre. — Percomorphes. | |||
Famille. — Centrarchidés. | |||
Sous-famille. — Microptères. | |||
Genre. — Microptère Lacépède. | |||
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Toutefois, dans la province de Québec, dans plus d’un État américain,
le nom d’achigan persistera et finira peut-être par prévaloir même sur le continent d’Europe. Par la priorité, reconnue comme un principe par les naturalistes d’Europe et d’Amérique, il a des titres incontestables, puisque des siècles et des siècles sans doute avant que de Lanaudière eût appelé ce poisson salmoïdes, les aborigènes du Canada le désignaient sous le nom d’achigan. C’est un nom du terroir, le nom algonquin, recueilli par Charlevoix et conservé religieusement parmi nous. Un savant, versé dans la connaissance des langues sauvages, le Révérend Père Lacombe, O. M. I., a prétendu que ce mot veut dire : le poisson qui se débat, qui lutte, qui secoue, savète la ligne. Ceux qui l’ont vu à l’œuvre, admettront que c’est bien cela, que ce nom est autrement caractéristique que micropterus, qui rappelle une infirmité, ou black bass, qui
ne représente rien de plus qu’un crapet noir.
PORTRAIT DE L’ACHIGAN
Maintenant, revenons un peu en arrière. Après avoir manqué de noms, l’achigan en eut bientôt autant qu’un grand d’Espagne. Malheureusement, avec les noms, les espèces se multipliaient jusqu’à vingt-deux, et menaçaient de s’accroitre encore tellement que le gouvernement dut recourir à une commission de savants pour retirer les esprits de la