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dignité, son amour décidé, passionné, de la justice, de l’ordre, de son pays, de la France. Son oncle, l’éminent historien Henri Welschinger, lui consacrait, au lendemain de sa mort, ces lignes émues qui le font revivre : « Il avait reçu du ciel les plus beaux dons : la générosité de l’âme, la franchise du cœur, la finesse de l’esprit, la conscience du vrai et du beau. Il écrivait des articles qui, dans la Démocratie, apportaient aux lecteurs des pensées aussi profondes que justes. Parmi les jeunes gens qui sont morts au champ d’honneur, le souvenir d’Henry du Roure restera comme celui d’un soldat sans reproche et d’un chrétien modèle. » Leçon dernière de la petite croix de bois, inclinée sur une tombe.

Les luttes politiques de l’heure se retrouvent dans ce livre, court reflet d’une vie d’incessante activité. Ces querelles se sont apaisées dans l’harmonie d’un effort commun, quand la grande voix de la patrie a rallié les volontés et fondu les cœurs. Sans les rouvrir, nous pouvons y chercher la pensée d’Henry du Roure, qui s’y intéressait par devoir plus peut-être que par inclination. Lorsqu’il écrit ses « lettres familières, » si vivement spirituelles, à Sœur Candide ou à M. Millerand, ministre de la guerre, à l’aviateur Védrines ou à un sergent de ville ; lorsqu’il taquine M. Clemenceau, « soigné par une religieuse ; » lorsqu’il s’ar-