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LE FRONT CONTRE LA VITRE

Saint-Hilaire, en 1841, puis à Longueuil, puis à Montréal où ils transforment la paroisse de Saint-Pierre dont ils font le siège de la Province du Canada. De là, ils rayonnent vers le Saguenay, jusqu’au Labrador, vers le Cap de la Madeleine où ils créent un pieux pèlerinage, Ville La-Salle, Ville-Marie et Nord-Témiscamingue, vers Maniwaki et Mattawa où des ouvriers se pressent, vers l’Ontario, vers Hull et la capitale fédérale, où ils fondent trois paroisses, un juniorat, un scolasticat, un séminaire, une université.

C’est là que je veux chercher une seconde preuve de leur volonté de civilisation, abandonnant, sans en négliger le mérite, leur prédication super turbas, leurs appels à la conscience populaire, la complaisance que, fidèles toujours à leur devise, ils ont mise dans les humbles et les déshérités. En 1848, un Oblat, Mgr Guigues, premier évêque d’Ottawa, organisait le Collège de Bytown, qui devint université dix-huit ans plus tard et eut l’honneur, en 1889, d’une consécration de Léon XIII. Dans l’Ontario, parmi une population bilingue, c’est maintenant le haut enseignement qui retient les religieux. Ils y font toujours figure d’animateurs.

« La création de l’Université catholique d’Ottawa, a écrit quelqu’un qui s’y connaît, n’a été que le terme naturel d’un mouvement migratoire irrésistible. » C’est bien ainsi qu’il sied de poser la question. Dès le régime français, les nôtres s’étaient portés vers l’Outaouais. Notre vigoureuse fécondité précipita le mouvement de conquête pacifique, de paisible co-