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CLIMAT DE CULTURE

Pour y arriver, il faut du travail, de l’imagination, beaucoup d’observation et des connaissances précises. La vie nationale, la société, la famille, la paroisse, l’école, offrent leurs champs d’étude : il reste à se préparer à les définir et à les raconter de manière à en faire jaillir une leçon qui soit un élément d’action.

L’observation est toujours possible, nous dit-on, mais les livres manquent. Ce n’est pas tout à fait vrai. Il existe des œuvres très suggestives et fort bien illustrées, qui permettent de recourir à l’image et de pousser jusqu’à l’art. Il est des ouvrages précieux, d’une vive lumière : de Léon Gérin, de Raoul Blanchard, d’Émile Miller, d’Edmond de Nevers, d’Errol Bouchette, de l’abbé Groulx, de l’abbé La Palme, du frère Marie-Victorin, et d’autres.

Évidemment, il faut les chercher, les trouver même, et les lire le crayon à la main, et les méditer, et les vivre. Ce n’est pas toujours possible, je le reconnais, pour le professeur ou l’instituteur rivé à l’absorbante besogne de chaque jour. Il faudrait un ouvrage sur le civisme ainsi conçu, fait d’aperçus, d’exemples, de propositions, de couleur et de vie. Que n’y met-on quelqu’un, comme à d’autres traités qui nous manquent et sans lesquels l’enseignement languira toujours.

Dès lors, on pourrait préparer la leçon de civisme ; elle ne serait plus reléguée dans le cours de géographie sous le titre : gouvernement du pays. Elle passerait dans les hommes et, tout en gardant notre personnalité — ce qui nous sera nécessaire tant que nous prétendrons rester français — nous acquerrions