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lorsqu’il avait l’esprit tendu par quelque contrariété, c’était le moyen qu’il employait au moral, comme le bain au physique, pour calmer et détendre ses nerfs. La Reine était impatiente qu’il n’entendît à rien et ne se prêtât à aucune discussion relative à son départ et à l’imminence du danger qui le menaçait, s’il prolongeait son séjour à Malmaison. On venait à chaque instant nous dire que les Cosaques nous entouraient, que le pont était abattu, enfin que le château pouvait être envahi et l’Empereur enlevé, ce qui était vrai. La Reine désirait avec raison qu’il quittât Malmaison. Elle avait laissé ses enfants à Paris et voulait aussi les rejoindre, et rien ne se décidait, et l’Empereur de lire son roman !

Cette apparente incurie ne l’empêchait pas de s’occuper des intérêts personnels de ceux de ses officiers qui perdaient tout en le perdant. Des généraux, des officiers venaient lui demander d’assurer leur position. Aucun n’essuyait de refus, quelque fût le peu que l’on avait mis à l’abri.

On sait que ce n’est qu’au dernier moment que l’Empereur, ou plutôt ceux qui l’entouraient, pensèrent à ce que l’on emporterait