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sujet de votre lettre, et j’ai l’honneur de traduire ici ce qu’il m’a répondu : « Voici ce que je ferai : je dirai à sir Hudson d’avertir Bonaparte qu’en cas qu’il désire que quelqu’un vienne de l’Europe pour remplacer l’un ou l’autre de ces messieurs (le comte de Montholon ou le comte Bertrand), l’on invitera le cardinal Fesch ou la princesse Borghèse a arranger cette affaire. »

C’est à cela que se borne tout ce que lord Bathurst a pu faire dans cette occasion ; j’espère que vous pourrez, de cette manière, obtenir le retour de M.  le comte de Montholon sans que son départ de cette malheureuse isle laisse sans les secours qui lui sont nécessaires celui qu’il a servi si noblement. J’ai déjà eu l’honneur de vous écrire combien je désire justifier la confiance dont vous m’honorez et dont je suis si flatté, soulager vos chagrins et être de quelque utilité aux prisonniers de Sainte-Hélène ; mais il faut, comme j’ai déjà eu l’honneur de vous observer, en choisir les moyens avec prudence et ceux qui peuvent vous paraître les plus naturels sont peut-être les plus dangereux ou les moins efficaces. Par exemple, appeler les ministres à une discussion parlementaire sur l’exercice des pouvoirs discrétionnaires que la loi malheureusement leur a confiés à l’égard des affaires de Sainte-Hélène, ce serait s’exposer aux plus grands inconvéniens sans avantage pour ceux qui vous intéressent.

Agréez, Madame, le respect et le dévouement avec