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dernière lettre. Qu’il est heureux Il va te revoir. Quand le ciel exaucera-t-il mes vœux ? Quand serai-je réuni à vous pour ne vous jamais quitter ?

J’espère que les journaux nous apprendront quelque chose de positif sur l’arrivée des médecins, prêtres, etc., mais rien de nouveau, toujours même incertitude.

Je t’ai écrit que je pensais qu’il était préférable que tu retournes en Angleterre, que je craignais notre diabolique arbitraire français pour toi ; l’esprit des derniers journaux me rassure un peu sous ce rapport. Je pense cependant qu’il est plus sage de vivre sur la terre libre que d’aller, de gaieté de cœur, s’exposer aux réactions d’un parti qui, réduit au silence aujourd’hui, peut être demain victorieux, surtout quand il ne s’agit que de dépenser un peu plus, ce qui est en réalité fort peu important. Quelques more de séjour de plus en Angleterre ne peuvent jamais faire une grande différence ; tu ne dois, d’ailleurs, avoir aucune inquiétude sous ce rapport. Ne crains pas la cherté de l’Angleterre. Ce que je désire pour toi, ce sont les eaux de Cheltenham, après quoi une maison de campagne. C’est le genre de vie le plus convenable et dans lequel, sans aucun doute, tu auras le plus d’agrément. Envoie-nous tous les ouvrages du jour et tous ceux qui, sous la forme de mémoires, etc., contenant des pièces officielles, ont paru depuis quatre ans : libelles ou autres.

Adieu, Albine chérie, je t’embrasse. Je t’aime,