Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’au moment où elle allait rejoindre sa mère pour retourner chez elle, les arrangements avaient été pris par le grand maréchal Duroc pour qu’elle se trouvât seule dans la chambre dé l’Empereur. « Il n’y avait pas eu un mot de vrai, » ajoutait-il.

J’avais apparemment souri d’un air d’incrédulité ; il s’interrompit et venant à moi : « Ah ! milady Montholon ne croit pas cela, je suis donc un menteur ? » et il riait alors si franchement qu’il nous faisait tous rire. Mais s’il tenait à nous persuader, il donnait dans ce cas tous les détails possibles sur le fait, sur les causes, jusqu’à ce qu’il vît bien que l’on était persuadé, convaincu.

Les jours de lecture, il commençait par dire : « Qu’est-ce qu’il faut lire aujourd’hui ? » En général, on répondait : Une tragédie. Il voulait alors que l’on en indiquât une ; chacun nommait celle qui lui convenait ; mais celles qu’il préférait et qu’il nous lisait avec d’autant plus de plaisir qu’il en savait de grandes tirades par cœur, c’étaient : Cinna, le Cid, la Mort de César ; Athalie ne lui plaisait pas, ce qui tenait au sujet ; Mithridate était aussi de son répertoire