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mais, du reste, il était toujours, comme à son ordinaire, en frac vert, culotte blanche, gilet blanc, cravate noire, souliers à boucles, chapeau à trois cornes avec la cocarde tricolore, qu’il a gardée longtemps.

Toutes les fois que nous entrions au salon, Mme  Bertrand et moi, il ne manquait jamais de se soulever de son siège et d’ôter son chapeau qu’il gardait dans le salon. Il nous a constamment rendu beaucoup de politesses et a toujours exigé que l’on nous en rendît.

Tout le temps que nous étions en couches ou malades, il venait régulièrement chaque jour nous voir. Il amenait ceux de nous qui étaient avec lui ; il s’asseyait près du lit et causait quelques instants. Quand nous étions malades, il envoyait continuellement ses gens savoir de nos nouvelles. Mme  Bertrand logeait à Hutsgate, lors de ma première couche[1] ; elle venait me voir chaque jour, et l’Empereur aurait été très fâché si nous ne nous étions pas rendus mutuellement ces soins de sœurs. Il m’engageait toujours à me soigner et à ne pas

  1. 18 juin 1816.