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dant le jour, aussitôt que la chaleur est arrivée, il est impossible de se promener sans prendre mal à la tête ; c’est du moins ce que l’Empereur a toujours éprouvé, ainsi que moi.

Ce n’était donc que de quatre à six heures, matin ou soir, que l’on pouvait sortir dans les moments les plus chauds de l’année. Ce n’est pas qu’à Longwood le thermomètre s’élevât jamais très haut : il ne dépassait pas 72° Fahrenheit ; mais la réverbération de la mer produit sur le cerveau un effet que l’on n’éprouve pas dans le midi de la France par les plus grandes chaleurs. Dans les saisons pluvieuses, il fallait faire du feu pour se garantir de l’humidité ; nous brûlions du charbon de terre dans des cheminées anglaises.

L’Empereur préférait le bois ; il est rare dans l’île et on n’en fournissait que pour lui seul ; ainsi le matin nous étouffions, et le soir on se chauffait.

La variation de l’atmosphère était souvent de 10° Réaumur en une même journée. On peut dire que là aucune saison n’est réellement marquée, c’est une variation continuelle de température.