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Un coup de canon nous annonçait le coucher du soleil ; on plaçait alors les gardes autour du jardin, assez loin encore de la maison, et, à neuf heures, elles venaient l’entourer tout à fait sous les fenêtres.

Le climat de Longwood est très désagréable, humide et excessivement variable. Ce côté de l’île est exposé, je le répète, au vent du sud-est qui y souffle incessamment, et les deux périodes des pluies, au printemps et à l’automne, sont très malsaines. À peine arrivés, il nous fut facile de comprendre que ce n’était pas plus pour le ménagement de notre santé que pour celui de la liberté dont l’Empereur devait y jouir, que Sainte-Hélène avait été choisie par le cabinet anglais, ainsi que nous l’avait dit l’amiral Keith.

Le temps des pluies nous révéla bientôt le danger de ces latitudes. La dysenterie fit des ravages dans le camp et nous gagna, malgré les ceintures de flanelle que les médecins nous conseillèrent de porter et qu’ils firent prendre à toute la troupe. Les sentinelles qui passaient la nuit dehors étaient par cela même beaucoup plus exposées à cette maligne influence, et la