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vent du sud-est (alizé du sud) qui souffle incessamment, venant du Cap et sans que rien en préserve, courbe cet arbre qui pousse ainsi[1]. Je ne puis mieux le comparer qu’à ces arbres de plomb que l’on fait pour les enfants. C’était là notre bois de Boulogne !

Autour de la maison, nous avions un jardin partiellement ombragé par de grands et beaux arbres formant une allée, de ceinture ; le reste en plein soleil et en plein vent ; l’herbe des gazons était toujours jaune. Une haie d’aloès, dont les tiges s’élevaient comme une rangée de piques, formait l’enceinte du côté de la porte d’entrée principale.

C’était à grand’peine que l’on parvenait à faire venir quelques légumes dans ce terrain privé de terre végétale ; néanmoins, quelque aride qu’il fût, il y a sous ces latitudes une telle force de végétation, que l’on pouvait transplanter de grands arbres sans qu’ils périssent, et l’on fit de cette manière des plantations dans un des petits jardins attenant à

  1. Par exemple, comme il arrive dans la vallée du bas Rhône et dans les plaines de la Crau, où le mistral incline aussi tous les arbres. — Du C.