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lant de sa position, il me fit quelques plaintes de l’amiral. Comme je cherchais à le calmer sur le sujet présent de son mécontentement, ne prévoyant que trop que ces querelles seraient fâcheuses, il me dit en riant que j’étais la favorite de l’amiral et que c’était pour cela que je le défendais. Il m’engagea aussi à entretenir des relations avec la famille Balcomb, dont il parut content : « Ce sont de bonnes gens, » furent ses expressions. Après une assez longue conversation, il me dit de revenir souvent, puisque je ne craignais point de monter à cheval, et il me permit d’aller quitter mon amazone ; il me fit voir les alentours de son habitation et le jardin. On y avait établi le bivouac de cuisine et d’office du service de l’Empereur et j’y vis chacun à son poste.

La maison est petite, bien arrangée ; située sur la hauteur, elle domine la vallée de James-Town, la ville et la mer. À quelques pas de l’habitation se trouve une cascade, dite des Briars ; la chute d’eau est de peu de volume, mais abondante. Elle fournit de très bonne eau aux vaisseaux qui reviennent de l’Inde et de la Chine. Cette source offre la particularité